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Martin Pelletiers : « l’Amérique est une création judo-maçonne »

RIVAROL : Vous venez de publier 20 bonnes raisons d'être anti-américain chez l'éditeur DIE, pourquoi ? N'est-il pas plus urgent de dénoncer l'invasion de l'Europe, Daesh, les guerres d'Ukraine et du Proche-Orient ?

Martin PELTIER : Et tant d'autres menaces actuelles, le traité transatlantique, l’inféodation croissante de la France à l'OTAN, la crise par (et non de) l'euro, le bouleversement juridique et moral qui menace notre civilisation, etc. Mais est-il utile de protester contre des faits ? Tout le monde est contre le chômage et l’insécurité. Ce sont les causes qu'il faut découvrir, les responsables qu'il faut démasquer. Dans cet ordre d'idées il faut dénoncer les "républicains", les mondialistes - et  les Américains. L'apologue de la mer, de la digue et du saboteur me semble toujours éclairant : quand une brèche dans une levée menace d'inonder un pays, une fois la brèche aveuglée, que faut-il faire, quelle menace urgente faut-il combattre ? Réponse, le saboteur, qui est beaucoup plus dangereux que la mer, laquelle, elle, a toujours existé, et est dans son rôle de mer. C'est le saboteur le danger. Il en va de même pour l'invasion de l'Europe et de la France. Des peuples étrangers attirés par la richesse et la facilité, il y en a toujours eu : mais c'est la politique migratoire lancée par les "républicains" au début des années 1970 qui a lancé le mouvement de l'invasion, et c'est la politique étrangère des Etats-Unis d'Amérique qui l’a accentué.

La guerre qu'ils sèment aux quatre coins du monde a pour effet entre autres de provoquer à la fois la fuite de centaines de milliers d'autochtones, leur demande d'asile, et la compassion des populations occidentales travaillées par le sentimentalisme des media. En d'autres termes l'Amérique a repris la fonction de policeman de l'univers occupée jadis par la Grande-Bretagne, et elle en profite, comme celle-ci avant elle, pour tenir les peuples dans le chaos afin de mieux les soumettre. En d'autres termes les désordres militaires, financiers, économiques, sociaux, l'invasion, sont les moyens d'une domination. J'observe en passant que du temps des empires coloniaux, les populations colonisées d'Afrique et d'Asie, quoique croissantes grâce à la santé et à la prospérité apportées par les Européens, demeuraient dans leurs régions d'origine. C'est le chaos postcolonial régi d'abord par l'URSS et les Etats-Unis, aujourd'hui par l'Amérique et la Chine qui a jeté des millions de migrants sur des routes qui toutes mènent à l'Europe. Et cela sans aucune justification démographique : l'invasion d'origine africaine vient d'une zone peu peuplée et vise une zone densément peuplée.

R : Sans doute, mais à force de vouloir montrer que tout est lié, ne risquez-vous pas de tout mélanger ?

M. P. : Non. Il faut simplement garder à l'esprit que les Etats-Unis sont nuisibles à plusieurs titres : au titre d'ennemis de l'Europe et de la France, au titre de superpuissance avide d'imposer son hégémonie, au titre d'inventeurs et de diffuseurs d'une révolution mentale affligeante, le rêve américain, ou l’american way of life, en somme au titre de professeur de sottise ou de décivilisation, et enfin à celui de patrie du mondialisme, comme l'URSS fut naguère celle du communisme. De sorte qu'un navet d'Hollywood peut-être à la fois une sottise avilissante, une façon de formater les citoyens américains et un moyen d'asservir le reste du monde.

R. : Concrètement, de quoi parlez-vous ? J'ai vu très peu de choses sur deux sujets qui sont pourtant fortement d'actualité, la guerre d'Ukraine et le traité transatlantique, dont, vous soulignez vous même l’importance" et qui me semblent deux bonnes raisons d'être anti-américain !

M. P. : C'est peut-être une erreur de ma part, j'ai fait confiance au lecteur cultivé, j'ai pensé que ces deux sujets, justement parce qu'ils sont dans l'actualité immédiate, peuvent être tenus pour acquis...

R. : C'est dangereux. Toute la propagande européenne et américaine, que nos média ont parfaitement intériorisée, a consisté précisément à ne faire état que des griefs de l'Occident contre la Russie et les pro-russes, et à ne pas faire état des innombrables indications de l'action déterminante et constante des services américains dans l'affaire de Maïdan et ses suites. Quant à la négociation du traité transatlantique, qui va décider de l'avenir de l'Europe et soumettre celle-ci à la fois au projet mondialiste et à l'intérêt des Etats-Unis, il est en cours de négociation depuis plusieurs années, et pendant de très longs mois les gouvernements concernés ont omis d'en avertir les peuples. Aujourd'hui encore, à part quelques détails médiatisés, qui sait avec précision sur quoi il porte, à quels domaines exactement s'étend notre renonciation à la puissance et à la liberté ?

M. P. : Je ne parle pas non plus du traité OMC, en cours de ratification rampante et tout aussi dangereux, mais quand on écrit il faut faire des choix : le secret d'ennuyer est celui de tout dire. J'ai pensé qu'il était plus utile de remonter jusqu'à la source et à l'essence des choses plutôt que de trop insister sur l'analyse de l'actualité. Par exemple, concernant la guerre yankee, qui est une façon à la fois d'être pour l'Amérique et de dominer, ou mieux, de former le monde, plutôt que de répéter ce que chacun peut observer depuis vingt-cinq ans notamment à travers les conflits du Proche-Orient, j'ai préféré rappeler au lecteur que, dès l'origine, dès la fin du dix-huitième siècle, les Etats-Unis furent des ennemis de l'Europe, de la France, de l'Eglise catholique, que cela ne s'est pas seulement traduit par des affrontements économiques mais par une guerre politique et même des affrontements militaires nombreux et graves. C'est cette constance historique et ses causes qu'il m'a paru utile de dégager, derrière le double verbiage de « l'amitié américaine » et des « Américains grands enfants ».

R : Que vouiez-vous dire par là ?

M. P. : Depuis leur indépendance les Etats-Unis se comportent en ennemis de l'Europe et de la France, et en remplaçants, dans le dessein de faire advenir une humanité meilleure, dont ils se pensent les instituteurs et les bergers. Ce qui se passe aujourd'hui au grand jour est la suite de ce qui s'est tramé depuis le début du dix-neuvième siècle. Sans doute, par exemple, au début de la Première Guerre mondiale, y eut-il une campagne d'opinion forte qui remplit d'enthousiasme une partie des soldats américains qui partaient pour le front, des gens aussi divers que Giraudoux, Morand ou Wilson en témoignent. Mais ce ne fut qu'un moment très court dans une dialectique plus vaste qui devait amener à la mise à mort de l'Europe. Un moment de convergence entre les intérêts judéo-maçons de Wilson et du « colonel House » et les intérêts judéomaçons de la Troisième République, dans la célébration commune du maçon Lafayette. Le peuple américain, comme tous les peuples, est capable d'emballements, et donne volontiers un tour sentimental et moral à ses engouements, mais ses élites n'ont rien d'enfantines, elles savent ce qu'elles veulent et où elles vont. Depuis la fin du dix-neuvième siècle, elles ont fait là guerre à la France (guerre du Mexique, plans financiers de rentre-deux-guerres, guerres de décolonisation avec notamment l'aide au Viêt-minh), guerre à l'Espagne, et enfin, à travers les deux guerres mondiales, abaissement de toute l'Europe.

R. : Vous parlez d'intérêts judéo-maçons, or les Etats-Unis sont considérés par beaucoup comme une grande puissance chrétienne, les islamistes appellent même les forces de la coalition du Proche-Orient « les croisés ».

M. P. : Tel est en effet le vocabulaire d'islamistes qui sont eux-même un golem de la politique anglo-saxonne. En réalité, comme la Troisième République dont elle a pris la suite dans l'élaboration du mondialisme, l'Amérique est une création judéo-maçonne, et c'est sur ce point que 20 bonnes raisons d'être anti-américain offre le travail le plus poussé. Il montre comment dès l'origine des colonies d'Amérique, le judaïsme, sous sa forme ritualiste comme sous sa forme irreligieuse, ratiocinante, marrane, a puissamment influencé la mentalité américaine, l’a jeté contre l'Europe catholique, et comment cette parenté mentale, morale, religieuse, fait des Etats-Unis tout naturellement les leaders de la république universelle, dont l'inspiration est elle aussi profondément marrane.

Ce n'est pas un hasard si l'Amérique est aujourd'hui sioniste, et la mère de la religion de la shoah. Il y a convergence dès l'origine entre les sectes biblistes du dissent britannique qui émigrent et les juifs qui les rejoignent, entre Wasp et marranes contre Rome, dont ce brave Dan Brown est un reflet. Et la haine de Rome se double d'une haine de l'Europe qui se comprend dès que l'on regarde comment se sont formés les Etats-Unis : avec les rebuts de l'Europe, qui en avaient été rejetés et qui l'ont rejetée à leur tour, pèlerins du Mayflowers ou juifs russes fuyant les pogroms. Le recours à l'histoire rend transparents des faits que l'actualité tend à brouiller et que la propagande s'efforce d'enfumer.

R : A cet égard, vous parlez beaucoup d'Obama...

M. P. : Dans deux grands chapitres. L'un est une conférence que j'ai donnée trois semaines après son élection de 2008, que j'ai un peu raccourcie pour les besoins de la mise en page, mais à laquelle je n'ai rien rajouté, pour la bonne raison qu'elle n'a pas pris une ride, elle décrit le personnage, le danger qu'il fait courir à l'Europe et au monde en tant qu'incarnation du nouveau dominant, et du nouveau nouveau monde. Le nouveau dominant, celui qui préside à la modification de la planète et à sa soumission progressive à la gouvernance globale, est certes américain, mais, à la différence de l'ancien, il n'est plus ni blanc ni chrétien, c'est un métis, un colored people qui se définit par opposition aux blancs, qui leur demande une repentance indéfinie, et qui se sert, en bon disciple du trotskiste Alinski, des minorités dites défavorisées pour faire la révolution.

Les statistiques le prouvent, alors que son concurrent Mac Cain était nettement élu par la majorité encore blanche des Américains, Obama a été élu grâce à une mobilisation démagogique des minorités, noire et chicano. Et sa politique, aussi bien l’Obamacare que l’executive order qui a imposé la régularisation de cinq millions de clandestins, se sert elle aussi des minorités pour bouleverser l'Amérique et donner l'Amérique nouvelle en modèle au monde. Il est à noter qu'en France les penseurs du parti socialiste, sur le modèle Obama, ont renoncé à récupérer un prolétariat petit blanc qui les a définitivement quittés pour chercher leurs militants et leurs électeurs chez les LGBT, les féministes et surtout les immigrés.

R. : Mais les Etats-Unis ne risquent-ils pas d’imploser à force ?

M. P. : Si, c'est même obligé. La renverse démographique est pour bientôt, et la politique d'Obama freine l'économie en même temps qu'elle attise le chaos : mais il préfigure ainsi le visage qu'aura demain l’Euramérique. Le modèle, c'est l'empiré éclaté, l'empire bancal, dont le seul liant est la démocratie, c'est-à-dire une certaine façon de vivre conforme à la nouvelle morale, je dirai un néopythagorisme maçon noachique, dont l'idéal humain est un "gris" battant pavillon arc-en-ciel, un homme sans frontières, ni de nation, ni de race, ni de religion, ni de sexe, ni d'orientation sexuelle. Et c'est cette démocratie là que l'Amérique mondialiste entend imposer partout, dans les pays musulmans comme dans les pays chrétiens. Elle l'impose parfois par les ONG, qui sont son bras armé, on l’a vu notamment en Ukraine, où d'innombrables ONG américaines redoublent ou couvrent l'action des services, aidées aussi par celles qui sont financées par des "indépendants" tel Georges Soros. D'autre fois elle l'impose par des pressions financières, comme en Ouganda par exemple. Il faut savoir que ce pays a réussi à combattre le sida de façon beaucoup plus efficace que ses voisins qui ont pourtant bénéficié d'aides occidentales énormes, par une campagne qui visait la fin du vagabondage sexuel. Parmi la panoplie de décisions efficaces figurait une loi réprimant les actes homosexuels, ce que ne pouvait supporter la démocratie occidentale : que périssent des centaines de milliers d'Africains, plutôt que le principe du triomphe LGBT. Aussi les Etats-Unis et les Pays-Bas ont-ils supprimé leurs subventions à l'Ouganda, en même temps qu'ils lançaient une campagne, par le biais d'une ONG et de juristes, pour faire condamner l'arsenal législatif ougandais par la cour suprême ougandaise : le gouvernement des juges, sur le modèle américain, est aussi l'un des moyens de l'instauration de la gouvernance globale.

Enfin, dans les cas graves il reste la guerre, la guerre qui présente en outre l'avantage de monter en épingle un golem épouvantail, un repoussoir unificateur, hier Oussama, aujourd'hui Daesh. Et la guerre qui sert aujourd'hui à justifier l'invasion de l'Europe. Réveillés par le populisme, les peuples d'Europe se sont rendu compte que l'invasion menace, que le grand remplacement est en cours. Ils attendent donc de leurs dirigeants qu'ils stoppent l'afflux aux frontières. Or le modèle de l'invasion de l'Europe, décidé voilà trente ans par l'ONU, et illustré par les documents de l'ONU recommandant d'accueillir un nombre précis d'immigrés, reste valide et doit être imposé aux peuples. Comment y parvenir ? En changeant d'immigrés et en modifiant la terminologie. Déjà, l'on parle de migrants, comme le veulent les documents des institutions internationales, ensuite, il ne s'agit plus comme hier de migrants alimentaires, mais de migrants humanitaires : aux pompes aspirantes que sont nos lois sociales, s'ajoute une immense pompe foulante qui est la guerre, la guerre qui jette sur les routes des migrations des millions de personnes : il n'est pas moral de les rejeter, la compassion ordonne à nos marines de les recueillir, à nos pays de les accueillir. Nous payons, très cher, pour installer chez nous des envahisseurs que la guerre américaine, à laquelle nous prêtons la main, produit. Tel est le cycle infernal d'assassinat de l'Europe par les Etats-Unis avec la complicité des prétendues élites européennes.

 

Propos recueillis par Jérôme Bourbon. Rivarol du25 juin 2015

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